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 j'attaque

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j'attaque NJGYf
F. Mahandra Rakotobe
F. Mahandra Rakotobe


Messages : 10
Mort : le rap ma tuer
Totem : une souris congelée

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Message  Sujet: j'attaque
j'attaque Empty  Mer 15 Mai - 23:31

IT'S JUST ANOTHER WAY OF THINKING
I DON'T KNOW IF YOU REALIZE

nom complet — fetnat mahandra rakotobe
nom de scène — jatak
aussi connue en tant que — jacuz, remou, le cri
occupation — rappeuse, parolière
jugement dernier — grâciée
14.07.1975 - 28.04.2002
mort — a rappé trop vite
âge — club 27
ancienneté — un demi-siècle
totem — une souris congelée


Foule sentimentale je t'ai souvent cherchée mais où es-tu ? Où sont les utopies ? Où sont les éveillés ? Où sont les belles dames, les belles âmes ? Où sont les cérébrés ? Ras-le-bol d'être tout seul. Je suis fatigué d'expliquer.
Utopistes, debout ! J'ai des lyrics en stock, et si plus personne comprend je m'exile à Pétaouchnok. Alors laisse-moi triper, laisse-moi te dire avant d'mourir : j'suis pas cet esclave qu'attend l'week-end pour s'enfuir.

Le truc est vivant dans les têtes même s'il est crâmé dans les fnacs.
Tu l'as séquestré, bâillonné, ligoté !

mahandra est une personne de parole.


PRENDRE DES P'TITS BOUTS DE TRUCS
ET PUIS LES ASSEMBLER ENSEMBLE
ET ÉCOUTER LE RÉSULTAT TRANQUILLE, DANS MA CHAMBRE

2002

Cette nuit sera ma dernière. J'ai enfoncé mon regard dans le sien et il ne m'a pas cru. Il a passé sa main dans mes cheveux et il est parti. Peu importent les mois qu'on a bien pu passer ensemble s'il ne peut toujours pas supporter mon regard. Le python me parvient et m'encercle avec tendresse. Il n'a pas de nom, je l'ai depuis une semaine. C'est l'amour fou. Le téléphone sonne. Je ne décroche pas. Il sonne encore.
– Allo ?
– Franchement, tu devrais pas y aller.
– Écoute, c'est pas comme si j'avais le choix.
– Mais tu l'as, putain ! On a toujours le choix !
– Choisir, c'est être libre.
– Mahandra, déconne pas, j'la sens vraiment pas...
– Alors fais-moi confiance et viens me voir.
Cette nuit sera ma première. Je me lève et je mets mon manteau.

1993

Bac en poche, mes parents sont tout excités. Leur joie m'insulte. Soit ils pensaient que je ne l'aurais jamais, soit ils sont contents de se débarrasser de moi. Plutôt que de festoyer avec la moitié du huitième continent, je mens et m'efface de leur tristement joyeux tableau.
J'ai l'cafard.

Je marche, va savoir combien de temps. Un type m'arrête. Persuadé qu'il est intéressé, je lui donne l'heure et des cigarettes que je ne fume pas. Il refuse l'un et l'autre, et poursuit les banalités. Je ne suis pas d'humeur. Voyant bien qu'il ne va pas tarder à séduire mes phalanges, il éclaircit les raisons de sa prise de parole. Même lycée, je te connais depuis longtemps, un truc à te proposer, bla. Il se coince le pied dans une bouche d’égout et me hurle son numéro alors que je continue de marcher.
Un original.

Le soir même, je le reverrai, en rentrant cette fois. Un peu calmée, c'est moi qui l'aborderai, passant évidemment sous silence sa lacune de chaussure gauche.
– C'est la remarque la plus raciste qu'on m'aie jamais faite, et j'étais dans un lycée du cinquième arrondissement.
– Non ! Je dis pas ça pour ça ! Je t'observe depuis longtemps et...
– …
– Non, je ! C'est pas ce que je voulais dire ! Laisse-moi parler au lieu de me juger à chaque phrase !
– J'ai rien dit.
– Écoute, quoique tu puisses en penser, je commence à te connaître, et je suis sûr que ça te plairait...
– … C'est la deuxième fois de ta vie que tu me parles, en fait.
– Donc tu trouves ta vie très bien comme ça ?

1994

Je me suis laissée faiblement entraîner de tous côtés. Mes parents m'ont poussée à la fac, et l'original dans la musique. Je n'avais aucun intérêt, ni dans les mathématiques, ni dans la culture hip-hop, mais ma foi, si c'était les passions qu'on me prêtait, pourquoi pas.
Ma vocation mathématique fut d'ailleurs un misérable échec, peut-être tout bêtement parce que je n'y trouvais pas de quoi m'y intéresser.

En revanche, musicalement, ça allit en crescendo. A nous deux, on créait petit à petit une double identité, un truc à nous, pour nous, de nous, pour eux. Chaque mois il voulait apprendre un nouvel instrument, et chaque mois je trouvais de quoi étoffer nos textes, et chaque mois nous prenions un peu plus d'ampleur.
À peine de quoi survivre mais de quoi bien rigoler.

2000, 2001

C'est l'année où on en vit, dans une tendance au luxe presque écœurante. On a monté un groupe à cinq, et les groupies se succèdent dans le studio. Pas besoin de vous rappeler l'utilité première d'une groupie, j'imagine ? C'est écœurant, hommes ou femmes, j'ai l'impression de baiser de la merde régurgitée. L'autre y a pris goût, en revanche. Il les impressionne en leur jouant du jazz à la cornemuse. Pour ma part, je prends même plus la peine de les goûter – à quoi bon ? Mes potes s'inquiètent, j'ai l'utérus anorexique. Ça m'fait bien marrer.
Comme on a du succès, les grands se penchent vers nous. Les grands messieurs de la télé, de la radio, des journaux. Ils commencent tous les mêmes phrases. Quel message essayez-vous de faire passer ? Pourquoi tant de violence dans vos chansons ? Ils coupent toujours les nôtres. On m'dit de laisser, que ce sera toujours comme ça, mais je persiste, j'essaie de m'insérer, j'attaque - avec la subtilité que mon nom indique. Mes potes s'inquiètent, j'ai l'opinion boulimique.
Ça m'fait pas marrer.

Quelque mois plus tard, je me retire de la scène. Je comprends pas. On m'a offert une voix mais on l'entend pas. J'ai l'impression d'être la seule à voir le problème. Je me dis que c'est moi qui foire.
Du coup, je tente des trucs. Je prends un petit boulot chez un disquaire, j'me case et j'essaie d'apprendre à jouer de la guitare. Je lis du Zola et j'essaie de jongler entre deux sortes de vie qu'on attend de moi.
Toujours pas satisfaite.

2002

Je démarre la voiture, je sors du parking. Cette nuit je suis de retour.
C'est l'occasion parfaite. Tout ce pour quoi je me suis entraînée. Le défi idéal.
Je sors de la voiture, j'prends le micro. Je laisse l'autre commencer, puis j'enchaîne. Osmose, perfection. Le DJ a coupé le beat. Mes mots résonnent dans la salle silencieuse, et filent plus vite que le son lui-même.
Ma langue se retourne et m'emporte.
Mes yeux se retournent et je pense au test de grossesse dans ma poche.


ILS ME DONNENT DES COUPS DE TRIQUE
ILS DISENT QUE JE L'AI MÉRITÉ
ILS ME BOURRENT DE BARBITURIQUES ALORS QUE JE N'AVAIS RIEN FAIT

J'ai triplé ma carapace à l'arrivée.
C'est pas que j'aime pas les gens, c'est que je fonctionne sur la logique, au contraire exact de cet endroit. Puis je suis encore un peu énervée... Je suis restée dans le corps que j'avais quand je suis morte, l'habitant pas encore formé en moins. Mais j'ai gardé les nibards et le léger arrière-goût nauséeux, merci pour le cadeau les mecs.
De toute façon, j'coucherai plus jamais de ma vie, c'est mort.
Hahaha.

Parfois je serre mon totem dans ma poche et j'y repense. Enfin, j'essaie. Ce que j'étais avant est devenu une enfance lointaine. Et je ne m'en rappelle qu'une semaine, précisément la semaine à partir de laquelle j'ai eu mon python, et la semaine à partir de laquelle j'ai dû lui décongeler des souris, mais également la semaine à partir de laquelle j'ai trouvé la paix intérieure.
Parfois j'essaie encore d'écrire mais ça vient pas, même mes impros n'ont plus la même saveur. J'commence à me dire que le Huis Clos impose la page blanche.
J'me suis remise à fumer.


bitches ain't shit
but hoes
and tricks
comment ? — pas trop eu le choix.
trois objets sur une île déserte — un coton tige, des lunettes de soleil et une guitare
mes favoris — iggy pop, le gris, le vomi des petites filles
une chanson — fields of vasectomie, alice cooper
une critique — les melting-pots sont toujours intéressants. puisse ce dernier se révéler associatif et ses membres, actifs. (aaamen)
les ouvertures faciles — ne sont pas faciles parce que sinon ta mère aurait des zips. DRRRAAA ! CHROMIUM 91 LES PYRAMIDES
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Chanel
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Chanel


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Mort : Chute de tonneaux.
Fonction : Psychiatre.

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Message  Sujet: Re: j'attaque
j'attaque Empty  Jeu 16 Mai - 10:18

Fetnat, i see what you did there. Big up à tous les frères dont les parents en boubou ont regardé trop vite le calendrier.
RAKOTOBE aurait du s'appeler coumba diakate diallo et tu le sais. BONNE CHANCE POUR TON INSERTION CULTURELLE.
(j'ai hâte d'entendre tes éclaircissements pour la souris congelée)


HUIS CLOS HÔTEL
Bienvenue au Huis Clos.
Nous vous remercions d'avoir choisi de séjourner parmi nous.
Votre totem et votre clef de chambre vous ont été remis. Il vous est recommandé de les garder en votre possession à tout moment. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit de terrestre, il est désormais trop tard.

Après examen de vos actions parmi les vivants, le tribunal a pris la décision de vous gracier.
La raison de votre amnistie est un investissement de chaque instant dans vos convictions bien ancrées.
En guise de récompense, le Huis Clos vous accorde de rapper plus vite que votre ombre.

Nous vous encourageons à aller à la rencontre d'autres Pensionnaires, et espérons que leur fréquentation vous sera profitable.
Le personnel de l'Hôtel demeure bien évidemment à votre disposition, et se joint à moi pour vous souhaiter une bonne éternité.

Sincèrement,
La Direction.
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F. Mahandra Rakotobe
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Totem : une souris congelée

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Message  Sujet: Re: j'attaque
j'attaque Empty  Ven 17 Mai - 21:10

J'ai fini
Et j'ai droppé ça tout à l'heure, clin d'oeil à Bran-chan
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Jennifer Smith
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Jennifer Smith


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Mort : Noyade.

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Message  Sujet: Re: j'attaque
j'attaque Empty  Sam 18 Mai - 7:22

C'est d'la bonne tout ça je te valide blabla tu peux aller rapper dans les couloirs du Huis Clos dès à présent.

j'attaque Zbbm9
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https://8clos.forumsrpg.com

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Message  Sujet: Re: j'attaque
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