Plutôt que d'une salle, on ferait mieux parler d'un long couloir, puisque c'est la forme de la Salle aux totems. Large de trois mètres et longue jusqu'à ne pas voir le fond, cette pièce a les murs recouverts de petits casiers, tous de même taille, sans aucun signe distinctif. On sait que c'est là que Belphégor dépose les totems des Garçons qu'elle vient de recruter, mais comment savoir où est son totem dans cette masse immense ? Surtout que lorsqu'on pense être tranquille, les pas d'un autre visiteur résonnent effroyablement...

Qui aurait pu soupçonner que, caché entre la chapelle et ce couloir inquiétant, l'hôtel possédait son bowling ? Une fois passé la porte, le bruit des quilles et des semelles dures vous saisit jusqu'au ventre. Il y a comme une impression de détente et d'amusement comme on en trouvait dans l'autre vie : le bowling a la faculté de vous faire oublier votre condition et de tout décharger en lançant les boules sur les pistes cirées. Propre et spacieux, vous saurez apprécier cet endroit que l'ascenseur était si réticent à desservir.

LUXURE — Là était caché le dernier péché originel. Pourquoi a-t-on décidé de le séparer de ses confrères du Tartare ? Peut-être que les Mythes n'appréciaient pas la présence aussi proche d'un lieu de culte, où les pensionnaires pouvaient ressourcer leur volonté. Maintenant, la Chapelle est accessible, avec ses voûtes en ogive et ses vitraux bariolés (mais d'où vient la lumière ?). L'architecture gothique du lieu est admirable, si la pièce n'était pas aussi vide. Il n'y a rien dans la Chapelle, aucun banc, aucun crucifix ; rien qui puisse vraiment affirmer qu'il s'agit d'une chapelle. Effet : toutes les autres personnes présentes dans la pièce vous paraissent tout à coup très attirantes ; mais ne serait-il pas un sacrilège d'exposer ses désirs dans ce lieu saint ?