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 A drunken boat without destination - Sujet libre -

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A drunken boat without destination - Sujet libre - 5yVbd
Morphée
Morphée


Messages : 13
Mort : Expérience de Mort Imminente
Fonction : Garçon d'Ascenceur

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Message  Sujet: A drunken boat without destination - Sujet libre -
A drunken boat without destination - Sujet libre - Empty  Jeu 15 Aoû - 21:47

A JUNKIE, A LIFT, AND A RYHME
Dame Oisiveté n'est pas sans volupté. Ses volutes d'ailleurs semblent être de fumée. Une fumée blanche, une fumée nacré, petite avalanche, qui s'enroule pour décoller. Cela ne lui ressemble pourtant en rien. Habituellement, ses moyens sont d'avantage mesquin. Elle se fait discrète, belle et charmante alouette, avant de frapper, d'attaquer, cette oisiveté. Alors pourquoi s'étendre aujourd'hui? Dévoiler son visage devant lui? Une luciole rouge vif, fugace et attractif, apparaît et disparaît, comme éphémère et entêté. Par intermittence, comme les lumières d'une ambulance. Au rythme de sa respiration, du souffle de ce garçon. Un garçon qui dans ses rêves s'égare, s'envole comme Icare, et une fois ses ailes brulés, retombe dans cette réalité. Une prise de conscience au coeur de cette absence. Dame Oisiveté est là, mais cette fumée ne lui appartient pas. Et cette luciole, indomptable bestiole, qui brille et qui s'estiole, n'est que la tête d'une cigarette toute aussi fluette. Morphée fume, délaissant l'Opium et les parfums qu'il hume, pour la nicotine et quelques comptines. Car entre deux inspiration, de ses lèvres s'échappent quelques sons, courte et entêtante chanson, qui l'accompagne dans le flux de son imagination. "Si tu veux, faire mon bonheur". Adossé contre le mur, tirant sur le bâtonnet jusqu'à son usure, Morphée susurre, Morphée murmure. Une chanson que lui avait appris une demoiselle dont il ne se souvenait du nom, pas même du visage, lors d'un de ses voyages. Et sans raison aucune, elle était présente, étrange et commune, dans un esprit qu'elle hante. Elle tourne et retourne, vieux vinyles rayés, trop écouté, trop chanté, dépassé... et pourtant d'actualité. "Marguerite, Marguerite". Il ne pouvait s'en empêcher, de la laisser glisser, entre ses lèvres et dans sa voix, essayant de la faire taire quelque fois. C'était un tic, c'était du toc, une chanson devenus hic, pour l'esprit un coup d'estoc. Il la savait contagieuse, accrochant l'esprit en vile empoisonneuse! Et si une âme en ces lieux se montrait, il y avait de forte chance de la contaminer. Et la pandémie se répandrait, à travers l'hôtel et ceux qui l'habitaient, transformant ce cher Morphée en terroriste verbalier. Un sourire se dessinas doucement sur ce visage de trépas. Il songeait à tout ses êtres qui dans un avenir proche, le maudirait à son approche. "Si tu veux faire mon bonheur". Et malgré cela il ne pouvait se taire, les paroles franchissant ses lèvres, sans qu'il ne puisse rien faire, inépuisable fièvre. Sans couac ni fausse note, selon la cadence de l'embout qui clignote, brûlant, chantant, encore et encore, voilà que son attention s'endort, hypnotisé par la fumée qui ne cesse de s'envoler. Il s'évade à nouveau, se perdant dans des songes rivaux, baignant tantôt dans le bonheur, se noyant ensuite dans le malheur. "Marguerite donne moi ton coeur". Et pourtant elle ne s'arrête de tourner, ballerine chantante dans une boite à musique détraqué. Ses yeux hagard, perdus dans un léger brouillard, se levèrent vers les haut-parleurs, silencieux à cette heure. Et si c'était cette voix métallique, annonciatrice et presque prophétique, qui chantonner à travers la demeure, plutôt que d'indiquer l'heure? Quel supplice cela serait, non pas de l'écouter chanter, mais de l'entendre en chacun des couloirs et leurs immensités. Digne des tortionnaires, digne de l'enfer. Un nouveau sourire sur un visage de cire, l'amusement naissant de l'imagination, et l'imagination étant l'un de ses dons. Cette chanson deviendrait un hymne de l'exécration, en quelques minutes seulement, en bien peu de temps. "Marguerite, me l'a donné". Les deux paupières se rabattirent sur ses yeux, masquant son regard harmonieux, alors que le bâtonnet de nicotine, dans une douceur enfantine, termine sa vie, tombant en cendre sur le parvis. Un ultime soupire relâchant quelques vapeurs, qui viennent se promener sans peur, en dessous des plafonds et se meurt.

Le mégot s'écrase mélancolique, sur les portes d'un ascenseur capricieux, sous les doigts d'un Morphée tyrannique, et légèrement paresseux. "Son petit coeur, son petit coeur". Peut-être la brûlure de la cigarette vermeille tirerait le Denfert Rochereau de son sommeil, et qu'enfin il ouvrirait ses portes pour le guider, lui ou d'autre passager, vers d'autres lieux qu'il choisirait. Car il était rare que le vaporeux Morphée ne délaisse pas la tâche qu'on lui avait incombé. Et c'était actuellement le cas, tenant son poste comme stipulé dans son contrat. Quelques voyages avaient été fait, montant ou descendant qu'importe en vérité. Et maintenant, il se faisait patient, goûtant à cette paresse et ses délicatesses. Il en profitait pour remontrer sa cravate, la resserrer autour de son cou, sans émotion comme un automate, répétant les mêmes gestes sans la moindre moue. "Marguerite, me l'a donné". Un automate doué de parole, chantant encore cette comptine qui s'affole. Un automate qui s'agite, devant une porte anthracite. Marchant, errant, les cent pas devant un ascenseur qui ne s'ouvre pas. L'ennui le prends, combien de temps maintenant qu'il attend? Trop sans le moindre doute, et contre le désir de partir il joute. L'impatience est là lorsque l'Opium ne l'est pas. Ses mains se glissent dans les poches de son pantalon de jais, non rien il n'y a plus rien à fumer. Et le Junkie commence à paniquer. Combien de temps depuis qu'il l'a écraser, cette cigarette qui avait brûlé dans son intégralité? Hors du temps, il ne parvenait à se répondre, mais l'envie était là fumante, et il commençait à se morfondre. Terrible manque qui torture chaque fibre de son corps, il murmure l'ultime vers comme pour se donner un nouvel essor. "Son petit coeur pour un baiser". Et le chant prends fin, sur des notes étranges et succinct. Les deux portes s'ouvrent en grand, dévoilant une passerelle entre deux rêves béants. Voici la barque dont il était le Charon, capitaine d'un bateau ivre sans destination. Et des pas qui résonnent au loin, qui approche encore lointain. Désirez-vous un ticket pour un voyage dans l'enfernité?
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